Le terme “balance bénéfices-risques“ est souvent employé lors d’un choix diagnostique, thérapeutique ou préventif. Dans son numéro de mai 2014, la revue Prescrire souligne l’importance de bien comprendre cette notion pour optimiser les actes médicaux et pharmaceutiques. Ce concept est illustré par plusieurs articles concernant l’usage de certains médicaments dans des situations précises.

Le choix d'un acte médical ou pharmaceutique doit être fait en partageant l’information avec le patient.

Balance bénéfices-risques : de quoi parle-t-on ?Pour les professionnels de santé, le choix de la meilleure intervention parmi les différentes options existantes est une étape cruciale avant tout acte et ce choix doit être arrêté en partageant l’information avec le patient, y compris les incertitudes sur les résultats attendus.La revue Prescrire précise que cette évaluation de la balance bénéfices-risques doit inclure tous les éléments connus à la suite d’essais cliniques sur une population : effet bénéfique avéré ou probable, caractéristiques des personnes incluses dans l’étude, effets indésirables rapportés ou potentiels, ainsi que les situations particulières comme l’âge, la grossesse, les antécédents, l’existence d’autres maladies ou traitements. Mais cette évaluation de la balance bénéfices-risques doit se faire également au niveau individuel en considérant les caractéristiques propres à chaque patient, ce qui permet, par exemple, d’adapter un traitement. Il s’agit enfin d’une évaluation qui n’est pas figée car, “dans chaque situation clinique, des nouveaux éléments scientifiques apparaissent au fil du temps“, ce qui peut amener à ajuster l’intervention ou à reconsidérer d’autres options, soulignent les auteurs de cet article.Migraine chez la femme enceinte : le choix du traitement est délicatPour beaucoup de femmes qui en souffrent, les crises de

migraine sont moins nombreuses pendant la

grossesse. Les auteurs rappellent les médicaments anti-migraineux à éviter pendant cette période en raison de leur danger potentiel pour la mère ou l’enfant, ou de leur efficacité douteuse. Il s’agit des

anti-inflammatoires non stéroïdiens , des

dérivés de l’ergot de seigle, de l’

acide valproïque, du

topiramate et du

flunarizine.Ainsi, pendant la grossesse, la revue Prescrire préconise de privilégier des mesures non médicamenteuses comme le repos au lit, au calme et à l’abri de la lumière. En cas de besoin, le

paracétamol peut être prescrit comme antalgique de premier choix. Pour les autres médicaments, les auteurs précisent les conditions de leur prescription, qui se fait toujours après évaluation de leur rapport bénéfices-risques.La vitamine D, pas toujours bénéfique chez le sujet âgéLa

vitamine D associée au

calcium est parfois prescrite pour prévenir les

fractures liées à l’

ostéoporose. Si cette supplémentation semble éviter quelques cas de fracture chez les personnes de plus de 70 ans vivant en institution, elle n’a aucune utilité chez les seniors vivant à leur domicile et n’ayant pas d’antécédent de fracture. De plus, cette supplémentation exposerait les patients à un risque accru de formation de calculs rénaux et “il est plausible que la supplémentation en calcium soit aussi associée à une augmentation des risques d’accidents cardiovasculaires“, précise la revue Prescrire.Un autre exemple qui illustre parfaitement l’importance de l’évaluation de la balance bénéfices-risques au cas par cas.Dr Jesus CardenasSource : Revue Prescrire, n° 376, mai 2014.